École

A photograph from the series <n>Little Big (Wo)Men</n> by <n>Leslie Miles</n>, taken in Angola.

Le système imaginé serait basé sur l'heure solaire. Les horaires de début seraient les mêmes tous les jours d'une même semaine mais changeraient d'une semaine à l'autre. L'heure de début serait faite autour d'une moyenne des heures de lever du soleil de la semaine. Le système basé sur une heure fixe m'apparaît comme malsain. Le cadran de la montre est l'objet de toute notre attention, ainsi nous perdons une énergie précieuse qui réside tout autant dans le temps long que le temps court.



La régularité de l'horloge nous oblige à chercher activement la productivité, quitte à oublier premièrement l'essence de notre travail et à faire consciemment évader l'intérêt des élèves si celui-ci ne s'intègre pas exactement au contenu programmé par l'adulte enseignant·e.



L'indicateur temporel aujourd'hui utilisé conduit à la routine. Pourtant construite artificellement autour de la simplification nécesaire pour administrer des systèmes centralisés, cette routine en elle-même s'établit pour chaque individu·e comme naturelle, inhérente à leur vie. Cette routine est aux antipodes de la diversité éducative nécessaire pour éveiller les sensibilités. Elle réduit la logique éducative à une logique formative ; former vient du latin formare, « donner une forme ». Elle endort les aspirations créatrices des enfants en les contraignant, non par la nécessité protectrice et éducative, mais par le contenu des cours qui est lui-même assujettit à la contrainte temporelle.



À cela s'ajoute la densité des apprentissages demandés, ce qui nous amène à nous poser la question de l'objectif de l'école. En raison de la nature de la mémoire humaine, elle ne garde que les informations qu'elle utilise, il paraît plus pertinent de passer du temps à faire éclore les sensibilités et capacités de l'enfant plutôt que de lui apprendre un nombre incalculable de connaissances.



Par conséquent, le changement de l'indicateur même des horaires nécessiterait un changement bien plus global dans l'école, il pourrait d'ailleurs n'être motivé que par lui-même. Mais en prenons en compte la praticabilité d'un tel système, il n'est pas envisageable de totalement mettre de côté le système de fuseau horaire actuellement utilisé, la simplicité de l'organisation étant encore primordiale. Les écoles ouvriraient environ 1h après le lever du soleil, ce qui permet de s'adapter également aux saisons et dès l'or à la biologie des apprenant·e·s comme à celle des adultes.



À noter que la présence de l'enfant ni celle de l'ensemble des adultes ne seraient encore obligatoires, durant une quarantaine de minutes un petit-déjeuner pourrait être servi aux enfants s'ils n'ont pu en manger chez eux ou s'ils voulaient retrouver des camarades. Le petit-déjeuner est partie intégrante du dessein éducatif de l'école, il permet ensuite d'être prêt pour le reste de la journée à l'école, il est possible de manger à plusieurs et alors de développer des liens, faire de l'école un endroit de vie banal permet aux enfants de se sentir bien et libres en ces lieux, ce qui les disposent à l'apprentissage. Après ou avant le petit déjeuner pourraient être également proposés des activités ludiques, jeux en autonomie, adaptés à l'âge des enfants.



Pour l'ensemble des enfants d'un même établissement, les activités éducatives commenceraient à la même heure, plus tard en hiver qu'en été étant donné que le soleil se lève plus tard. Les enfants ne seraient pas séparé·e·s en fonction de leur âge ni bien sûr en fonction de leur sexe biologique ni de leur genre.

Photographer <n>Taras Bychko</n>'s "<n>Self-portrait with family</n>," the cover for his book, <n>Two Rooms</n>.

<n>Rue Trenca</n> in Menton, France, with storefronts for <n>Coutellerie Garnero</n> and <n>Boucherie anglaise</n>.

<n>Bambini che giocano a fare il morto</n> (1980) by photographer <n>Letizia Battaglia</n> in Palermo.